L’exil, quel étrange paradoxe… En fuyant ma patrie pour trouver refuge sur cette île, Qu’avais-je donc encore à perdre que je n’aie déjà perdu ? Car depuis que tes yeux se sont fermés et que ton sourire s’est éteint, Me laissant seul à jamais, Mon enfant chérie, ma Léopoldine, Je suis déjà mort. Toi seule le sait, cher Ange, Sur cette terre d’accueil, moi le proscrit, Je ne suis prisonnier que de moi-même. Mon âme endeuillée se languit, Elle pourrait s’enfuir, errer pour l’éternité, Mais mon corps qui déambule tristement sur la grève me rappelle à l’ordre. Il me faut rentrer, Pour retrouver ceux qui sont encore de ce monde et qui pensent à moi. Ceux qui font qu’aujourd’hui, malgré tout, Je suis encore en vie. Planche 2 (dessin et couleurs Laurent Paturaud )